jeudi, décembre 01, 2005

Moi...

Je ne pouvais m’empêcher de l’épier, de la regarder de pars ce voile qui me séparait d’elle. Un malaise me prenait dès que mes yeux se posèrent sur les siens, j’avais l’impression qu’elle m’avait vu, mais ce n’était rien, c’était juste une illusion comme tant d’autres. Je ne pouvais me détacher d’elle, j’étais confuse, je me sentais faible, je voyais flou, mes doigts se sont mis à trembler suivis de mes mains, et voila que tout mon être se mit en éveil. Je ne comprenais pas cette béatitude qui me prenait, c’était quand même bizarre, j’avais l’impression que je ne connaissais pas cette fille, c’était la première fois que je la voyais d’ailleurs. Mais je restais comme ça, stupide, avec ce regard qui ne pouvait se détacher. Je l’observais, je la regardais, elle ne prêtait pas attention à ma présence, bien que j’étais sûr qu’elle s’en était rendue compte. J’avais l’impression qu’elle m’a démasqué, je l’ai détesté pour ça, une haine soudaine s’est élevée en mon être. J’étais en même temps surprise de constater que j’avais toute cette rancœur pour cette fille que je ne connaissais même pas, et voila que je décidais de la quitter pour toujours, de ne plus voir cette tête que je méprisais déjà. J’avais un pincement au cœur, je ne pouvais me résoudre à la quitter définitivement, c’était trop dur pour moi, pourtant à priori je n’avais rien qui pouvait m’attacher à cette fille. Je me suis enfin décidée, je tournais les talons, j’étais décidée à la quitter pour toujours, je m’enfonçais dans un gouffre, j’étais dans un état second, j’étais à la fois triste et fier de moi, oui fier parce que j’avais eu le courage de la laisser. Je traînais, je ne savais pas où est ce que j’allais, je laissais mes jambes m’y emmener. Enfin de route, je me trouvais devant une mare d’eau pourrie, j’étais curieuse de voir ce qu’il y avait de vivant là dedans bien qu’aucune forme de vie ne semblait y être. J’étais à la fois écoeurée et fascinée par cette vision. Je me penchais sur cette eau, et là une peur me prenait, j’étais terrifiée, pétrifiée, mon souffle était coupé, je ne pouvais respirer. Cette tête que je voyais, c’était la tête de cette jeune fille que je détestais par-dessus tout.